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vendredi 15 juillet 2011

Alain Lefèvre parle du Concerto no 4 de Mathieu

1 commentaire:

  1. Bonjour M. Benjamin,

    J'échangeais il y a quelques temps, avec un de mes amis qui était dans le choeur de la 9e, des réflexions concernant les nouveaux écrans. J'ai pensé que ça pourrait vous intéresser.

    "La question de savoir si un concert est plus intéressant avec des écrans, et si oui si c'est une bonne chose qu'il le soit, revient un peu à se demander si le concert est uniquement une expérience auditive. Va-t-on au concert uniquement pour écouter de la musique, comme on le ferait en écoutant un CD assis dans le silence ? Je ne le crois pas. Pour plusieurs, et j'en suis, le concert est d'abord une occasion de socialiser et de se détendre. De plus, le concert, tout comme le théâtre, a ceci d'irremplaçable qu'il permet de vivre des émotions en direct avec les artistes et le reste du public. À mon sens, chaque spectateur vit plus ou moins une relation avec chaque autre spectateur et avec les artistes, ce qui développe un sentiment de solidarité entre tout ce monde."

    "Mais bon, pour revenir aux écrans, je crois qu'ils apportent un plus au concert si l'interprétation du chef est bonne, c'est-à-dire si elle est profonde et authentique (je dirais ça de Yannick Nézet-Séguin). Le mouvement et le regard sont de puissants moyens de communication, dans la vie de tout les jours (ce qu'on appelle le langage non-verbal) comme dans les arts (le théâtre et la danse). Je crois que le langage non-verbal que le chef utilise pour inspirer ses musiciens peut aussi être interprété par le spectateur, qui a donc accès plus directement à l'interprétation du chef et en ressent plus intensément l'émotion. Bref, si cette technologie est bien utilisée, je crois qu'elle bonifie l'expérience du concert en la rendant plus complète et plus humaine."

    D'un autre côté, je sens que les écrans peuvent être associés, dans l'esprit de certains, a du voyeurisme, à une intrusion dans l'intimité du chef et des musiciens. C'est un argument qui se tient. Il faut dire qu'il existe une tendance très forte dans le domaine du divertissement, des médias et de la culture, à vouloir tout voir et tout savoir. La couverture journalistique de la visite de Kate et William n'est que la pointe de l'iceberg... Il serait dommage que le milieu de la musique classique joue ce jeu et commence à faire de la télé-réalité. (Certains le font déjà, comme le Metropolitan Opera qui amène ses caméras "back-stage" tout de suite après la fin d'un acte pour interviewer des chanteurs essouflés.)

    En conclusion, je vous dis merci pour cette bonne décision, que j'approuve et qui m'a permis de vivre un bon moment lors du concert d'ouverture. Je dois admettre que j'ai trouvé l'interprétation de M. Nézet-Séguin tout-à-fait renversante. Merci pour votre Festival, que je fréquente une fois par année, bon an mal an.

    Samuel Croteau
    Étudiant

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